Il faut d'abord s'y rendre, à la plage... Traverser nue le village naturiste, longer nue la plage familiale, s'habituer à sa propre nudité, se rendre compte que personne ne regarde vraiment, puisque tout le monde est nu! J'ai puisé ma belle assurance dans la main de Milo qui tenait la mienne, dans son aisance, et dans son bonheur si évident qu'il brillait pour moi plus fort que le soleil.

J'ai eu l'impression la première fois de parcourir des kilomètres, partagée entre l' appréhension et l'excitation. Des kilomètres les pieds dans l'eau pour goûter à l'amour, au soleil, et se détendre un peu plus à chaque pas.

Enfin voilà LA plage: les jaloux l'appellent la « baie des cochons », je l'appelle la plage des bonobos, parce que faire l'amour dehors, c'est bon! Et faire l'amour entre tous, je trouve ça beau!

Sur les serviettes, simples, doubles....., des couples bronzent.... d'autres regardent... d'autres se caressent. Des couples simples, des couples doubles... se côtoient, partagent, se mélangent, s'échangent.... sans fausse pudeur, avec un plaisir non dissimulé... Tous sourient!

Milo et moi le premier jour sommes restés... discrets... très horizontaux... Mais câlins, très câlins, et je me souviens d'un plaisir tout neuf, à jouir sous les caresses mêlées de Milo, du vent léger, et du soleil radieux . Je me souviens de l'émotion de nos corps et de nos coeurs qui découvraient une nouvelle liberté.

Les regards autour de nous, ceux des hommes seuls qui se caressaient partout sur la plage, ceux de nos « voisins de serviettes », nous intimidaient encore, comme si nous avions pu choquer qui que ce soit....

Et puis …

Et puis les jours suivants, nous nous sommes sentis de mieux en mieux sur cette plage. Tout près de nous, chaque après-midi, un jeune couple espagnol faisait l'amour avec une grâce infinie. Deux hommes caressaient ensemble une même femme. Une autre femme un peu plus loin accueillait l'un après l'autre, de toutes les façons, les hommes qui faisaient cercle autour de sa serviette. Une autre encore jouissait sans retenue des caresses et des assauts de ses trois amants.

Petit à petit, entre Milo et moi, le désir s'est montré plus audacieux, les caresses plus libres. Nos bouches gourmandes ont retrouvé leurs chemins préférés sans souci des regards.

Parfois un homme s'asseyait tout près et prenait son plaisir à nous regarder.

Mais cela ne me gênait plus, j'en ressentais une certaine excitation, et je crois même une certaine fierté.

Puis nos corps ont retrouvé leurs trois dimensions et nous avons fait l'amour plus librement qu'entre les quatre murs de notre chambre.

Je me souviens d'avoir chevauché le sexe érigé de mon amant allongé sur le sable.

Je me souviens de sa tête entre mes cuisses, de sa bouche sur mon sexe, d'un plaisir si intense et si profond que mon corps ondulait et se cambrait sans retenue. Et j'en frémis encore. Et je frémis encore d'avoir vu tous ces hommes qui s'étaient caressés en cercle autour de nous.

Je me souviens d'un dernier après-midi, Milo derrière moi à genoux sur le sable, qui me pénétrait fort, qui me pénétrait loin, qui emplissait mon ventre inondé de son désir ardent. Et je creusais les reins et lui tendais mes fesses, et ses mains forçaient encore la cambrure de mes reins, pour enfoncer un peu plus loin son sexe énorme et conquérant. Et j'enfouissais mon visage radieux dans sa serviette bleue pour étouffer les cris que je ne contenais plus.

Je me souviens que nous étions heureux, et fiers, et beaux! Que nos mains amoureuses se serraient fort sur le chemin du retour.

Il faut d'abord s'y rendre à la plage... et puis il faut en revenir.... pour mieux y retourner peut-être, parce que l'amour à la plage …. c'est bon!

 Tania, l'élément féminin de Demondamour